Dysphasie

Dans le cadre du cours d'introduction à la dysphasie, nous avons été amenés à choisir un ouvrage, un article ou une vidéo réalisé par un professionnel de la santé (neurologue, psychologue, médecin ou encore neuropsychologue) voire éventuellement par un pédagogue.

C'est ainsi que mon choix s'est porté sur l'ouvrage : « Au-delà des mots Le trouble du langage chez l'enfant », qui est le résultat d'une étroite collaboration entre Isabelle Meilleur (orthophoniste), Annick Proulx (travailleuse sociale), Tamara Bachelet (neuropsychologue) et Annick Arsenault (ergothérapeute). Ce livre est intéressant en tant qu'orthopédagogue (et enseignante) car il s'adresse aux personnes qui sont touchées de près ou de loin par ce trouble du langage et qui participent activement à l'intégration des enfants dysphasiques dans le circuit scolaire dit normal. De plus, il propose des pistes d'aménagements pour toutes les difficultés et troubles repris dans ce travail.

Qu'est-ce que la dysphasie ?

La dysphasie est un trouble spécifique et durable du langage oral qui touche la sphère expressive et/ou la sphère réceptive et dont les causes ne peuvent être une surdité, une dyspraxie verbale, un TSA, une déficience intellectuelle, des difficultés psychoaffectives, un trouble de la communication sociale ou encore une dyslexie-dysorthographie. C'est ainsi que le diagnostic de la dysphasie s'établit par élimination de ces différentes causes. A noter que la dysphasie n'est pas un simple retard de langage. En effet, contrairement au retard du développement du langage, la dysphasie ne peut disparaître grâce à une rééducation intensive chez un orthophoniste.

Manifestations

Prononciation

Le discours d'un enfant de 3 ans reste difficilement compréhensible : il éprouve des difficultés à percevoir et à émettre certains sons. Celui-ci les omet ou les transforme.

Vocabulaire

L'enfant tarde à prononcer ses premiers mots, possède un bagage lexical et sémantique pauvres. Il rencontre des difficultés de compréhension et d'utilisation, au sein de son discours, de certaines notions et processus mentaux. Il a également tendance à chercher ses mots et à utiliser des termes impropres afin d'exprimer sa pensée.

Morphosyntaxe

L'enfant dysphasique forme des phrases dépourvues de termes grammaticaux comme les pronoms ou déterminants : ce sont des phrases dites télégraphiques. Il éprouve des difficultés à saisir les nuances qu'apportent dans la phrase, notamment les conjonctions, les connecteurs logiques et le choix des modes et des temps des verbes.

Pragmatique

Dans ce domaine les enfants dysphasiques s'en sortent plutôt bien mais rencontrent néanmoins des difficultés lorsque les échanges deviennent plus complexes : emploi d'humour, d'ironie, d'expressions idiomatiques, de références abstraites. Ils ont également beaucoup de mal à raconter des histoires.

Langage écrit

Les phases qui précèdent l'apprentissage de la lecture peuvent être compliquées notamment celles relatives à la production et à la reproduction des sons, des syllabes. Il en va de même pour la formulation, l'organisation et la compréhension de phrases.

Troubles associés et conséquences

D'autres troubles peuvent en découler comme le TDA/H, des atteintes au niveau des habiletés motrices et des perceptions sensorielles particulières : hyposensibilité ou hypersensibilité.

Les difficultés de communication reprises au point précédent et ces troubles associés peuvent engendrer des troubles du comportement, une faible estime de soi, des troubles du sommeil, du stress ou encore une certaine rigidité.

Aménagements scolaires

Il est primordial d'adapter l'ensemble des cours aux capacités de l'élève dysphasique et de mettre en place un plan d'accompagnement individualisé en collaboration avec celui-ci, ses parents, les enseignants et autres professionnels qui le suivent.

Ces aménagements doivent s'articuler autour des six difficultés principales que peuvent rencontrer les enfants dysphasiques : difficultés de compréhension, d'utilisation du langage oral/écrit, d'attention/d'écoute, d'organisation, de motricité et de confiance en soi.

Parmi les propositions d'aménagements, on peut retrouver entre autres : l'utilisation de phrases courtes, claires et concises, la valorisation de tout maintien, progrès ou tentatives observés chez l'élève, un tiers temps supplémentaire, le recours à des aides visuelles, le tutorat et la guidance de l'élève dans l'accomplissement des différentes tâches.

Rôle de l'orthopédagogue

L'orthopédagogue doit être à l'écoute des différentes plaintes de l'élève, des parents, des enseignants et pouvoir les aiguiller vers des spécialistes pour réaliser un diagnostic. Il mettra également en place des aménagements et s'assurera que le trouble est pris en compte par le corps enseignant et que les aménagements sont effectifs. Enfin, il sera amené à sensibiliser les élèves, l'équipe pédagogique et les parents à ce trouble qu'est la dysphasie afin d'éviter toute stigmatisation de l'élève qui engendrerait les conséquences précédemment citées.

Sources

JACQUET Elodie. Cours de Dysphasie 2020-2021. Uccle : Defré. Spécialisation en orthopédagogie, 2020.

MEILLEUR Isabelle. PROULX Annick. BACHELET Tamara. ARSENAULT Annik. Au-delà des mots Le trouble du langage chez l'enfant. Montréal : Hôpital Sainte-Justine, 2016 (Hôpital Sainte-Justine Paren).

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