ORT.DMOT.B402
Déficience motrice
Dans le cadre de ce cours, nous devons lire un article intitulé "L'intégration scolaire d'un enfant déficient moteurs", répondre à un questionnaire imposé et cibler le rôle de l'orthopédagogue au regard de l'article.
Questionnaire
La scolarisation
- Avez-vous bénéficié d'aménagements pour les déplacements ?
En ce qui concerne les trajets pour se rendre à l'école, trois solutions existent : les transports publics ou scolaires si ceux-ci sont accessibles aux PMR, les transports aménagés comme les véhicules de l'Aviq ou les taxis et enfin les trajets effectués par l'entourage.
Quant aux déplacements au sein de l'établissement, les locaux communs tels que le réfectoire, le hall de sports, les salles de classe, la bibliothèque, la salle d'études et les sanitaires doivent être accessibles. Pour ce faire, ils doivent, entre autres, être équipés d'un plan incliné et se trouver impérativement au rez-de-chaussée s'il n'y a pas d'ascenseur. Les sanitaires disposeront d'un local adapté : porte battante, barre d'appui et interrupteur à bonne hauteur.
Dans les classes, l'élève doit avoir accès au tableau, pouvoir solliciter facilement l'enseignant et travailler avec ses pairs quel que soit le support (papier, panneau ou ordinateur).
Lors des déplacements, le transport de matériel est une charge supplémentaire. Par conséquent, l'aide d'une tierce personne (pair ou accompagnateur scolaire) peut être requise. L'élève peut aussi bénéficier chez lui d'un double des manuels de cours et stocker les données des cours sur un disque dur ou une clé USB.
- Avez-vous rencontré des difficultés au niveau scolaire (si oui, lesquelles) ?
Des difficultés relatives aux habiletés gestuelles
Dès la maternelle, ces difficultés dues à un manque de motricité fine, peuvent se traduire par des difficultés dans les activités de construction et d'assemblage (Lego, cubes, puzzles) ainsi que pour les activités artistiques (découpage, collage, pliage). Par la suite, elles sont exprimées par une incapacité à manipuler correctement les outils mathématiques de construction de figures géométriques (compas, équerre).
Des difficultés relatives à l'indentification d'informations visuelles complexes
En raison de troubles visuo-spatiaux, les élèves déficients moteurs peuvent avoir du mal à se repérer dans les tableaux, à lire des cartes géographiques ou des schémas, à distinguer les différentes composantes d'une représentation (schémas, figures) et à reconnaître des figures géométriques. Ils prennent du temps à identifier les informations utiles et perdent facilement leurs repères.
Des difficultés relatives à l'organisation du travail
La mise en place de stratégies pour mener à bien une tâche peut être perturbée par la présence éventuelle de troubles de l'attention ou de la mémoire chez certains élèves et plus particulièrement chez les IMC.
Des difficultés relatives à la lecture
Les élèves IMC sont susceptibles de présenter des troubles de la lecture. Ceux qui ont une dyspraxie visuo-spatiale due aux troubles du regard ou à une diminution du champ visuel, risquent d'être bloqués à l'étape du déchiffrage. La confusion de lettres due à leur forme ou à leur orientation, l'agnosie, la lecture semée d'embûches que sont les sons complexes, les sauts de lignes et de groupes de mots en sont des exemples.
Des difficultés relatives à l'écriture
Les difficultés motrices peuvent engendrer la perturbation de l'acquisition de l'écriture qui s'explique, entres autres, par l'adoption d'une mauvaise posture, de la faiblesse musculaire, de la mauvaise coordination oculo-manuelle ou encore d'un manque de contrôle du geste.
Des difficultés relatives aux mathématiques (dénombrement et numération)
Les élèves présentant une dyspraxie visuo-spatiale éprouvent des difficultés à manipuler les nombres (aligner les nombres, les lire et les écrire) et à réaliser la correspondance terme à terme.
- Avez-vous eu accès aux études que vous désiriez ? Si non, pourquoi ?
Aucune réponse à cette question n'est fournie dans cet article. Il n'en demeure pas moins que les difficultés précédemment citées peuvent potentiellement constituer un frein aux études.
- Des adaptations à vos besoins spécifiques ont-elles été mises en place lors de votre arrivée dans l'enseignement (primaire, secondaire et supérieur) ?
Afin de compenser les difficultés d'apprentissage d'ordre scolaire mentionnées ci-dessus, des aménagements sont à prévoir.
Des adaptations relatives aux habiletés gestuelles
Le recours à du matériel ergonomique et à l'outil informatique est à privilégier. En effet, grâce au logiciel de constructions, les élèves présentant une déficience motrice peuvent aisément construire des figures géométriques pour ainsi se focaliser sur les propriétés et le raisonnement pour en dégager le sens des tracés.
Des adaptations relatives à l'indentification d'informations visuelles complexes
La présentation des documents doit être simple, épurée et toujours avoir la même structure. En effet, une page ne comprend qu'un seul exercice, l'association d'éléments à relier est à proscrire et des stratégies de repérage dans les tableaux, textes ou figures sont à élaborer telles que la mise en couleur de certains éléments.
Des adaptations relatives à l'organisation du travail
Des fiches de travail reprenant des procédures et stratégies sont à suggérer et à concevoir avec l'élève déficient moteur. Des phases de métacognition et de verbalisation des stratégies sont également à proposer à l'élève. Les tâches doivent être subdivisées. Quant aux consignes et points de matière, ceux-ci doivent être rappelés régulièrement de manière claire et structurée sous la forme de différentes représentations (questions-réponses, carte mentale, moyens mnémotechniques).
Des adaptations relatives à la lecture
Les textes sont présentés avec des espaces entre chaque mot, l'interligne est augmenté et il y a des lignes de couleur différente en alternance. Les élèves peuvent utiliser les doigts, une règle de lecture ou un logiciel de lecture vocale. Pour éviter la confusion entre plusieurs lettres, un travail de description orale de la forme de chaque lettre peut être effectué.
Des adaptations relatives à l'écriture
Les outils scripteurs plus ergonomiques leur sont proposés ainsi que l'utilisation de l'ordinateur pour prendre note. Les feuilles doivent prévoir un espace blanc de réponse suffisamment grand et pour les maintenir en place, l'utilisation d'une surface anti-dérapante est à recommander. Il est important de souligner que les enseignants doivent faire preuve d'indulgence en acceptant l'écriture malhabile pour autant qu'elle demeure lisible et limite la prise de notes : fournir des notes, autoriser l'enregistrement des cours ainsi que les abréviations.
Des adaptations aux mathématiques (dénombrement et numération)
Des objets réels solides et facilement déplaçables peuvent être requis pour les exercices de dénombrement. La verbalisation des concepts est essentielle pour une bonne compréhension, ce qui pourra se réaliser en tutorat. Enfin, des repères visuels de couleur comme les gabarits de pose d'opérations sont à préconiser.
Outre les aménagements à prévoir pour les déplacements et les matières scolaires, le poste de travail doit également être adapté en collaboration avec une ergothérapeute. En effet, une position adéquate est primordiale pour garantir un apprentissage de qualité. Citons notamment le réglage des tables à la bonne hauteur, des chaises adaptées, des appuis-tête, des repose-pieds, des coussins ergonomiques et des plans de travail inclinés. Le petit matériel de bureau est aussi adapté comme l'ordinateur avec logiciels spécifiques, des crayons ergonomiques ou encore le matériel de géométrie anti-dérapant. Le choix du support est également essentiel. En effet, l'ardoise « velleda » demande moins de préhension et les écrits sont facilement modifiables.
Enfin, l'organisation scolaire doit être revue. En effet, les élèves présentant une déficience motrice suivent des traitements et des soins qui peuvent entraîner leur absence à certains cours. Pour compenser ces absences, il est primordial que l'école ou un pair assure la transmission des notes de cours en ordre et du travail scolaire. De plus, la lenteur d'exécution dans les tâches et la fatigabilité qui en découle sont à prendre en compte dans l'organisation du temps de travail scolaire.
- Les professeurs ont-ils accepté d'effectuer des adaptations dans leur manière de donner cours ainsi que dans leur système de cotation ?
Lors d'évaluations, un tiers temps supplémentaire est accordé ou une tâche plus courte est donnée. L'utilisation de matériel spécifique est également autorisée ainsi que la présence d'une tierce personne afin d'apprécier le travail de façon plus objective. En effet, ces aménagements visent à pallier les difficultés motrices que rencontrent ces élèves. Par ailleurs, comme ils mobilisent beaucoup d'efforts pour compenser leurs difficultés, il n'est pas inutile de les encourager et de leur fournir des appréciations bienveillantes de leur travail ainsi que de leurs progrès.
Suite à la reconnaissance du handicap physique par un certificat médical, des épreuves en éducation physique peuvent être élaborées en tenant compte de leurs capacités selon un projet individuel effectué au sein de l'établissement ou en dehors, dans une association sportive.
- Un service d'aide est-il présent dans votre établissement scolaire ?
Rien n'est mentionné à ce sujet. Néanmoins, au sein de chaque établissement, il existe normalement une cellule d'accompagnement scolaire.
- L'aide qui vous a été apportée au niveau scolaire est-elle adaptée et suffisante ?
Rien n'est mentionné à ce sujet. Cependant, cela dépendra de l'efficacité des aménagements mis en place, de la collaboration avec les différents intervenants qui gravitent autour de l'élève (lui y compris) et du suivi des adaptations utilisées (évaluation et réajustements).
- Avez-vous dû faire des réorientations scolaires ? Si oui, pourquoi ?
L'article n'apporte aucune réponse à cet égard. Toutefois, des réorientations scolaires peuvent être envisagées en fonction de l'étendue des difficultés scolaires précédemment évoquées. N'oublions pas que tout élève est susceptible d'être réorienté qu'il soit porteur ou non d'une déficience motrice.
Rôle de l'orthopédagogue
Avant l'intégration scolaire de l'élève déficient moteur, l'orthopédagogue veillera à ce que l'établissement effectue, le cas échéant, des aménagements afin que les lieux communs soient aisément accessibles à l'élève et qu'il puisse être autonome dans ses déplacements. A la rentrée, il sera amené à sensibiliser les élèves, l'équipe pédagogique voire les parents des élèves sur ce qu'est la déficience motrice afin d'éviter toute stigmatisation de l'élève déficient moteur. Cette sensibilisation auprès des élèves a pour objectif de prévenir les moqueries à son égard. Quant à celle des professeurs, elle aura comme visée de les prévenir de la mise en place d'aménagements de matériel tels l'utilisation d'un ordinateur, de supports et d'un poste de travail adaptés ainsi que d'une organisation particulière. En effet, en raison de soins médicaux importants durant les heures scolaires, l'élève pourra être amené à s'absenter.
L'orthopédagogue mettra également en place des adaptations en collaboration avec l'élève bénéficiaire ainsi qu'en concertation avec l'équipe pédagogique et en vérifiera l'utilisation effective. Afin de les réajuster de la manière la plus optimale possible, il sera amené à observer le développement de l'élève dans son environnement scolaire à l'aide d'une grille d'analyse qu'il aura préalablement élaborée.
Il sera à l'écoute de l'enfant, des parents ainsi que des professeurs et jouera le rôle de médiateur entre ces différents intervenants. Enfin, il veillera à ce que l'élève et ses tuteurs légaux soient au courant des aides supplémentaires, notamment matérielles, que peuvent lui apporter les institutions comme l'Aviq.
Source
MBO GONDA André. Cours de déficience motrice 2020-2021. Uccle : Defré. Spécialisation en orthopédagogie, 2020.