ORT.SOCI.B420

Sociologie du handicap et des personnes à besoins spécifiques : contexte sociétal et familial 

A l'issue du cours, nous sommes amenés à effectuer un retour réflexif sur le cours. Il nous a été également demandé de visionner le documentaire intitulé : "Extra-ordinaires. Trisomiques ou autistes, ils veulent vivre comme les autres" et d'effectuer en groupe un retour réflexif sur l'inclusion dans le monde du professionnel. Ce travail a été réalisé en collaboration avec Analisa Ramos Lopes et Madison De Freitas Marques.

Travail n°1 : retour réflexif

Depuis un siècle, la notion de handicap et son évolution sociétale, ne cessent d'évoluer. Les trois classifications effectuées par l'Organisation Mondiale de la Santé pour approcher la notion de handicap se sont complétées pour mettre en évidence la personne porteuse d'un handicap quel qu'il soit, comme une personne à part entière.

La première classification définit le handicap comme relevant du domaine purement médical : la personne est réduite à son handicap. La seconde classification apporte quant à elle, une dimension sociale : le handicap devient désormais un désavantage social, tel que gagner sa vie, suivre des études ou encore s'occuper, dû à une ou plusieurs incapacité(s) engendrée(s) par une ou plusieurs déficience(s). La troisième classification, met l'accent sur l'influence des facteurs environnementaux et personnels sur l'individu porteur d'un handicap. Dès lors, le handicap constitue un désavantage social résultant d'une ou plusieurs incapacité(s) à la suite d'une ou plusieurs déficience(s), limitant ou empêchant un sujet d'accomplir pleinement son rôle social, renforcée(s) ou non en raison des caractéristiques intrinsèques d'une personne et d'un environnement inadapté ou inaccessible.

C'est cette dernière définition qu'il est important de constamment garder à l'esprit afin d'éviter de réduire la personne à son handicap et d'effectuer du « copier-coller » lors de la mise en place d'adaptations car il y a autant de handicaps que de personnes handicapées.

Il est également important de souligner que les handicaps visibles ne représentent qu'une part infime par rapport aux handicaps invisibles dont les troubles d'apprentissage qui constituent la catégorie principale. Dans chaque classe, on peut considérer qu'en moyenne 36% des élèves présentent ces troubles DYS. Il va de soi que ceux-ci demandent une attention toute particulière. 

Avant d'aborder l'évolution de la place des personnes porteuses d'un handicap dans la société, il est important de signaler que la frontière entre une personne handicapée et non handicapée est très mince. En effet, toute personne peut être amenée au cours de sa vie à être en situation de handicap en raison de l'environnement ou lors d'un événement. Pour illustrer cela, citons comme exemples : une personne qui doit accéder à un objet sur une étagère mais qui est trop petite pour le prendre, une personne qui doit monter les escaliers avec des bagages trop lourds, une personne allergique au gluten dans un restaurant qui n'offre pas de menu sans gluten ou encore une personne qui doit dialoguer avec une autre dont elle ne connaît pas la langue.

Enfin, ces 60 dernières années, la place des personnes porteuses d'un handicap n'a cessé d'évoluer pour espérer tendre dans les années à venir, vers ce que l'on appelle l'inclusion. Ce qui signifie que chaque personne reconnue comme handicapée ou non, est considérée de manière individuelle dans et par la société. La différence avec l'intégration telle que nous la connaissons à l'heure actuelle est que dans celle-ci, la personne peut activement prendre part à la vie en société à condition qu'elle réponde aux mêmes exigences que celles attendues des autres personnes. Pour ce faire, des aménagements dits raisonnables qui se déclinent en trois pôles - organisationnel, matériel et pédagogique - sont mis en place pour remplir ces conditions. Or, certaines de ces adaptations mises en place peuvent être bénéfiques pour tout un chacun.

Travail n°2 : retour réflexif sur l'inclusion dans le monde professionnel

Comme l'illustre les différents témoignages présentés dans ce reportage, malgré l'évolution législative qui tend à l'inclusion des personnes en situation de handicap (citons comme exemple la prime d'insertion qui a pour but de favoriser leur mise au travail et le maintien de leur emploi en imposant un certain quota), la réussite de cette inclusion relève plus du combat mené par la personne handicapée et son entourage que de la volonté réelle et l'investissement des employeurs.

En effet, de nombreuses entreprises préfèrent payer la taxe d'inclusion plutôt que d'embaucher des travailleurs atteints d'une déficience. Cette prise de décision peut notamment s'expliquer par la peur de la différence, la méconnaissance du handicap, un manque de moyens ou encore de formation. Néanmoins, le monde de l'entreprise devra tôt ou tard franchir le pas en embauchant un travailleur présentant une déficience et nécessitant certains aménagements. Il devra faire fi de certains préjugés selon lesquels ce dernier serait moins productif et rentable.

Le reportage démontre aussi l'importance de sensibiliser la société au handicap encore trop souvent perçu comme un sujet tabou. C'est ainsi que pour éviter une exclusion, il serait intéressant que des séances d'information sur la problématique du handicap soient organisées par un orthopédagogue. Celles-ci auraient pour objectif de sensibiliser et rassurer non seulement les employeurs mais également les travailleurs sur les capacités effectives de travail des personnes handicapées. A cette fin, l'orthopédagogue pourra mettre l'accent sur les difficultés rencontrées par celles-ci et informer également les employeurs que la mise en place d'aménagements de travail ne relève pas de leur responsabilité financière et organisationnelle. En effet, un partenariat peut être mis en place entre le bénéficiaire, l'employeur et un des services favorisant l'inclusion tels que le Phare pour Bruxelles ou l'AVIQ pour la région wallonne.

En ce qui concerne les personnes porteuses d'un handicap mental, un obstacle supplémentaire vient s'ajouter. En effet, la société à un a priori encore plus important sur leur capacité de travail que pour celles en situation de handicap physique. Cependant, ce reportage démontre qu'il ne faut pas perdre de vue que ces personnes sont aptes à travailler en fonction de leurs capacités et effectueront leur travail avec bonne volonté et consciencieusement.

Malheureusement, force est de constater que notre société ne prend que rarement en compte le souhait, la volonté et le besoin qu'ont les personnes en situation de handicap de côtoyer et de travailler avec des personnes dites « normales ». Dans le reportage, on peut clairement voir que leur inclusion est très importante car elles ne souhaitent plus être mises au banc de la société en raison de leur différence. Elles veulent ainsi être considérées comme des citoyens à part entière qui ont un emploi ou qui plus jeunes fréquentent un enseignement ordinaire.

C'est ainsi que l'inclusion future dans le milieu professionnel commence dès le début de la scolarité de l'enfant afin de lui permettre de développer son autonomie, de se socialiser et d'être entouré par des personnes non porteuses d'un handicap. En effet, l'apprentissage avec les pairs est un moyen efficace pour développer certaines capacités et ce, même si une prise en charge individuelle est nécessaire (logopède, psychologue, ergothérapeute, etc.). C'est pour lui l'occasion d'être entouré d'autres jeunes, de pouvoir les observer, de passer du temps avec eux et de se préparer à une vie sociale active. Cette inclusion précoce en milieu scolaire constitue une étape essentielle pour garantir une inclusion plus efficace dans le milieu professionnel.

Enfin, il est primordial de laisser la parole aux personnes porteuses d'un handicap, de continuer à sensibiliser et informer la société au travers de reportages ou de documentaires afin de briser ce tabou qu'est le handicap. Ce n'est qu'au moment où la population en aura pris conscience et commencera à changer de mentalité, qu'une réelle inclusion de la personne handicapée pourra voir le jour. En effet, comme il ressort du reportage, « si la société ne veut pas d'elle, c'est d'autant plus difficile de l'intégrer » et ce refus peut donc signifier une « perte de chance et d'opportunité à avoir une vie davantage normale et autonome». 

Sources 

JACQUET Elodie. Cours de Sociologie du handicap et des personnes à besoins spécifiques : contexte sociétal et familial 2020-2021. Uccle : Defré. Spécialisation en orthopédagogie, 2020.

RTBF. Extra-ordinaires. Trisomiques ou autistes, ils veulent vivre comme les autres [en ligne]. Disponible sur : < https://www.rtbf.be/auvio/detail_extra-ordinaires?id=2687211 > (Consulté le : 05.10.2020).

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