ORT.TSAU.B408
Troubles du spectre autistique
Dans le cadre du cours d'introduction aux troubles du spectre autistique, nous avons été amenés à lire deux ouvrages : « Evaluation et intervention auprès des comportements-défis, déficience intellectuelle et/ou autisme » et « Pratique de l'intervention individualisée, tout au long de la vie ». Pour chacun d'eux, nous avons dû sélectionner un chapitre, le résumer et montrer en quoi il est intéressant pour l'orthopédagogue.
Ouvrage n°1 : « Evaluation et intervention auprès des comportements-défis, déficience intellectuelle et/ou autisme » de Eric Willaye et Ghislain Magerotte.
Choix du chapitre
A l'issue de la lecture de cet ouvrage, j'ai décidé de me concentrer sur le chapitre 5 intitulé « Comportements-défis et Qualité de Vie ». Lors de l'élaboration d'un plan d'intervention, il me paraît essentiel pour un orthopédagogue de garder à l'esprit qu'une bonne qualité de vie prévaut sur les moyens mis en œuvre pour réduire les comportements-défis. En effet, elle est prioritaire pour garantir le bien-être psychique et physique du bénéficiaire. Par ailleurs, lorsque l'orthopédagogue cherche à identifier les raisons des comportements-défis, c'est tout tout naturellement qu'il investiguera du côté de la Qualité de Vie (relations, fonctionnement du lieu de vie, communication, etc.).
Résumé du chapitre
Les comportements-défis et la Qualité de Vie sont interconnectés ; l'un influe sur l'autre et inversement. Sont-ce les comportements-défis qui amoindrissent la Qualité de Vie ou est-ce une mauvaise Qualité de Vie qui induit des comportements-défis ? Il s'agit d'une boucle : plus les comportements-défis sont présents plus la Qualité de Vie est amoindrie ce qui ne fait que renforcer davantage les comportements-défis et ainsi de suite. En effet, comme ceux-ci sont importants, les possibilités de choix, l'organisation d'activités et d'échanges sont faibles ce qui induit l'installation de routines strictes institutionnalisées (horaires stricts pour les repas, les sorties, le coucher, etc.). En vue d'assurer le bon déroulement de cette routine, la médication et la contention sont utilisés ce qui engendre une fréquence plus élevée des comportements-défis qui aura pour conséquence une réduction encore plus importante des prises de contact social.
Afin de favoriser une meilleure qualité de vie, de nombreux outils existent. Ils s'articulent autour de huit objectifs qui gravitent autour de la définition de la Qualité de Vie : le bien-être émotionnel, les relations interpersonnelles, le bien-être matériel, le développement personnel, le bien-être physique, l'auto-détermination, l'inclusion sociale et les droits.
C'est ainsi que les personnes qui interagissent avec le bénéficiaire s'adressent à lui comme à un adulte, les activités proposées sont conformes à ses capacités ainsi qu'à ses intérêts et le rythme d'une journée répond à celle d'un adulte (coucher à 22h et non à 20h).
Le rôle de l'orthopédagogue
L'orthopédagogue sera amené à élaborer des grilles d'observation qui lui permettront d'identifier les besoins déficitaires du bénéficiaire. A cette fin, il soumettra les grilles d'observation aux différents intervenants et les interrogera ainsi que le bénéficiaire (si c'est possible). Ensuite, sur base des besoins identifiés, il élaborera un plan d'intervention comprenant des stratégies mises en place pour les combler et ainsi améliorer la Qualité de Vie du bénéficiaire en rendant son environnement plus conforme à son handicap, ses intérêts et ses besoins. L'orthopédagogue va également jouer le rôle de médiateur entre les différents intervenants (le bénéficiaire, les tuteurs légaux, le personnel de soins, les éducateurs, etc.) pour maintenir le contact entre eux et assurer la mise en œuvre effective du plan d'intervention. Enfin, il s'assurera que le bénéficiaire et ses tuteurs légaux sont au courant des droits et des aides dont il peut bénéficier.
Ouvrage n°2 : « Pratique de l'intervention individualisée, tout au long de la vie » de Ghislain Magerotte, Monique Deprez et Nicole Montreuil
Choix du chapitre
Après lecture de cet ouvrage, mon choix s'est porté sur le chapitre 5 intitulé « Apporter des aides complémentaires ». En effet, il est important lors d'un accompagnement d'aider adéquatement le bénéficiaire afin qu'il puisse apprendre de la manière la plus optimale possible de nouveaux comportements et tâches. L'aide apportée doit être correctement jaugée et suffisamment présente pour le guider mais pas de manière excessive afin d'éviter qu'il ne sombre dans la dépendance. Ce chapitre reprend les différentes aides complémentaires qui existent et les explicite au moyen d'exemples concrets. Enfin, les deux méthodes qui comprennent celles-ci sont confrontées afin de choisir l'aide complémentaire correspondant au mieux à la situation d'apprentissage ciblée (moment, lieu, type d'activité, etc.).
Résumé du chapitre
Les quatre aides complémentaires données sont les guidances manuelle ou physique, visuelle, gestuelle et verbale.
La guidance manuelle ou physique (« Guide-moi ») correspond à effectuer les mouvements corrects avec la personne en prenant sa main. Cependant, il faut s'assurer qu'elle accepte le contact physique. Ce type de guidance s'utilise notamment pour l'aider à préparer ses tartines.
L'aide visuelle (« Montre-moi ») comprend la mise en place des repères visuels lui permettant d'effectuer les différentes étapes d'une tâche. Citons comme exemple des photos ou des pictogrammes qui déclinent les différentes étapes pour que la personne se brosse les dents.
L'aide gestuelle (« Montre-moi ») consiste à désigner l'objet de la consigne par les gestes (ceux-ci l'appuient). En effet, lorsque l'on demande à la personne de ranger son jeu dans le coffre, ce dernier est montré du doigt.
La guidance verbale (« Dis-moi »), représente quant à elle, la formulation de consignes données à la personne pour lui présenter les attentes d'une action à effectuer. A cette fin, l'attention de la personne est requise, les consignes sont claires et concises. Elles ne peuvent en aucun cas être reformulées ou répétées fréquemment sous peine de l'embrouiller. Par conséquent, un délai d'attente pour lui permettre d'exécuter la tâche est de mise et les consignes peuvent être, le cas échéant, accompagnées de gestes.
En vue de pondérer l'aide complémentaire à apporter, il existe deux méthode procédurales d'aide : la méthode d'accroissement de l'aide et la méthode d'aide décroissante.
La méthode d'accroissement (« Du moins fort au plus fort ») consiste à apporter l'aide minimale (la guidance verbale). Si elle est insuffisante, la consigne est appuyée par une aide gestuelle et si le comportement désiré n'est pas correctement effectué alors l'aide maximale à savoir la guidance manuelle sera apportée. Cette méthode permet à la personne de se tromper et d'apprendre ainsi de ses erreurs. Elle met également la personne dans une posture active et les séances d'apprentissage sont longues. Ce type de procédure est à privilégier lorsque la tâche est sans danger, peu complexe et que le lieu est connu et propice à cet apprentissage par essais-erreurs.
La méthode de décroissement (« Du plus fort au moins fort ») consiste à apporter dans un premier temps l'aide maximale qu'est la guidance manuelle. Ensuite, elle est estompée progressivement (en respectant un délai d'acclimatation) en recourant à l'aide gestuelle puis à la guidance verbale. Cette méthode ne laisse aucune place à l'erreur et la personne adopte une posture plus passive. Cette procédure est à privilégier lorsque la tâche est complexe, inconnue, constitue un danger ou que le lieu ne s'y prête pas. Par ailleurs, on y aura recours quand la personne se trompe dans l'une des étapes afin d'éviter la persistance de l'erreur.
Enfin, les deux méthodes peuvent aller de pair. En effet, la méthode d'accroissement peut être utilisée pour les étapes presque maîtrisées tandis que la méthode de décroissement pourra l'être pour les étapes plus complexes ou celles pour lesquelles elle s'est trompée.
Le rôle de l'orthopédagogue
Lors de l'accompagnement de la personne, l'orthopédagogue sera amené à cibler les aides et les procédures qu'il proposera à celle-ci. Il les régulera adéquatement selon le rythme de la personne et les réajustera afin qu'elle apprenne de manière optimale les nouveaux apprentissages. Ensuite, en vue de favoriser son autonomie dans ceux-ci, il les réduira au fur et à mesure en s'effaçant de plus en plus.
Par ailleurs, il sera également amené à sensibiliser les différents intervenants (les tuteurs légaux, les éducateurs, le personnel soignant, etc.) sur l'utilisation de ces deux méthodes (comprenant les quatre aides complémentaires) et le contexte dans lequel on y aura recours. En effet, de tels apprentissages peuvent également s'effectuer sous leur tutelle afin d'assurer leur continuité.
Sources
DEPREZ Monique. MAGEROTTE Ghislain. MONTREUIL Nicole. Pratique de l'intervention individualisée, tout au long de la vie. Louvain-La-Neuve : De Boeck Supérieur s.a., 2014. (Handicap)
MAGEROTTE Ghislain. WILLAYE Eric. Evaluation et intervention auprès des comportements-défis, déficience intellectuelle et/ou autisme. Louvain-La-Neuve : De Boeck Supérieur s.a., 2013. (TED)